Oui, oui, je vous assure, je vais très bien en ce moment
A 14h30 j'expliquais donc à ma psy que j'allais très bien en ce moment parce que je n'avais aucune obligation d'entrer en contact avec Romain avant le mois d'avril.
SERIEUX j'aurais mieux fait de m'arracher la langue sur le champ.
Mais d'abord il faut que je raconte un truc qui s'est passé mardi soir.
Un truc que je n'ai pas su raconter à la psy. Un truc dont je voulais pas parler mais en fait je crois que si il le faut.
Donc mardi soir, j'arrive en retard.
D'habitude, je m'arrange toujours pour être loin de Romain.
Mais là, Johm s'était assis JUSTE à côté de lui. Donc je me retrouve assise de l'autre côté de Johm (c'était bien il me cachait complètement Romain). A la fin de la réunion, je dis en rigolant que quand même les questions auxquelles on a répondu était pas très proches de celle du sujet réel (=l'adultère). Là gros moment de psychothérapie de groupe où tout le monde autour de la table rigole en faisant une blague.
Et là, je sens un regard sur moi. Je tourne la tête par réflexe et je croise le regard de Romain qui me sourit.
Ca a duré une seconde.
Mais j'ai eu L'impression.
Qu'il savait que.
Et qu'il savait qu'on combattait tous les deux contre.
(on est bien d'accord que ce n'est pas un fait, juste un regard)(qui peut donc vouloir dire un bon milliard de choses)
Evidemment j'y pense depuis.
D'un côté je me sens soulagée. Ca me fait du bien de croire qu'il y a une potentialité qu'il sait que je sais qu'il y a cette chose entre nous.
De l'autre ça m'angoisse un peu. PUTAIN C'EST DE PLUS EN PLUS REEL MAINTENANT.
Cet après-midi, comme j'ai la psy maintenant à l'heure où j'allais avant aupresbytère finir de préparer ma réunion d'aumônerie, je suis arrivée une heure plus tard sur mon horaire habituel.
D'habitude Romain est en train de faire la sieste (officiellement il fait son oraison). Là évidemment, évidemment, il était là.
IL M'A COLLEE comme pas possible.
Comme j'étais chargée comme un baudet, il m'a accompagnée à ma voiture. En me demandant ce que je faisais comme type de danse. Et en trouvant ça "drôle" (ah oui oui le flamenco c'est super drôle).
Et puis.
Il m'a regardée dans les yeux. Et il m'a dit "dis-moi, est-ce que tu penses que je dois venir ce soir ?"
Mon cerveau a compris "dis-moi que tu veux que je vienne ce soir"
Mon cerveau a refusé. Et je lui ai dit que c'était à lui de décider, pas à moi.
Plus j'y repense plus je me rends compte qu'il voulait que je lui dise, probablement seulement en tant qu'animatrice, qu'on avait besoin de lui ce soir. Qu'il fallait qu'il vienne. Et c'est vrai que pour les jeunes, il aurait fallu qu'il vienne.
Oui mais ça se passe tellement mieux pour moi quand il n'est pas là.
J'ai été lâche, je n'ai rien dit.
Après ça, il m'a dit "je viendrais la fois prochaine" et je lui ai dit qu'il avait intérêt car on devait faire se confesser les jeunes avant Pâques. Il m'a attrapée le bras (D'OU TU ME TOUCHES ???) en me disant "ah oui oui tu as raison, bon très bien on fait comme ça alors".
Et il est parti.
Cet après-midi, un peu avant, il m'a dit aussi que pour la grosse Journée il ne serait pas là. En gros on va réunir tous les jeunes en centre-ville, ça va être un truc énorme et lui "il doit aller en Suisse". Quand j'en ai parlé à Jeanne, elle s'est étouffée.
"Tu sais Sanna, toi qui le connaîs bien, tu devrais lui dire qu'il faut qu'il vienne".
LUTAIN MAIS JE PEUX PAS. JE VEUX PAS.
Ma vie est tellement merveilleuse quand il n'est pas là.
J'ai passé la porte de chez moi à 22h en me disant que j'allais arracher ce sparadrap le plus vite possible.
Mon mari m'a conseillé d'attendre demain. Alors j'attends demain, avant d'aller bosser. Chercher toute la nuit les mots les moins hypocrites. Le supplier de venir. Utiliser ce merdier pour lui faire du chantage. MAIS LUTAIN J'AI PAS ENVIE.