absolution

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Noël, joyeux Noël

Vendredi dernier, quand j'ai raconté ma semaine à ma psy, elle a été très étonnée que je sois allée parler avec le chef de Romain.

Pour elle, c'est une espèce d'ingérence.

 

Je lui ai expliqué que j'avais cette intuition vraiment forte que Romain m'avait fait un aveu à la première personne du singulier, qu'il rencontrait un problème (que j'en fasse partie ou non) et comme je ne voyais pas quoi faire de cette confidence et du fardeau qui allait avec, je suis allée essayer de la transmettre à quelqu'un de plus proche de lui et de plus "puissant" que moi pour l'aider.

 

- Mais ce n'est pas votre problème ! C'est celui de Romain, c'est à lui d'aller en parler à son chef. En plus vous vous êtes mis dans un rôle que pourtant vous refusez qu'on vous impose - vous vous rappelez cette formule que vous n'aviez pas aimée du "petit ange protecteur" ? - vraiment c'est très étrange ce geste que vous avez fait.

 

Je lui ai dit que j'avais juste voulu passer le fardeau à quelqu'un d'autre, que ce n'était pas le bon interlocuteur, que de toute façon je n'avais pas réussi à dire ce que je voulais dire initialement voire que j'ai dit exactement le contraire.

Elle m'a fait remarquer que tout cela ne me concernait pas en fait.

 

- Ca serait si grave que ça que Romain abandonne son statut actuel et se marie ?

 

En rentrant chez moi, ça a fait tilt. Non. Non ça ne serait pas grave. Car effectivement ça ne me concerne pas.  Et même, que ce soit grave ou pas, ce n'est pas à moi d'en juger.

 

Et pourtant quand la psy m'a posé cette question, instinctivement, me sont venues aux lèvres les mêmes paroles que Romain avait prononcées lors de notre réunion de prière.

 

- Mais il a promis.

 

Quand j'en ai reparlé à Johm ensuite, il a eu le même réflexe. "Mais il a promis".

Oui, certes. Mais qu'il rompe sa promesse ou non ne nous concerne pas.

 

Ce n'est pas mon problème. C'est uniquement le sien.

Je ne lui ai jamais demandé de rompre sa promesse. Je ne suis pas coupable s'il le fait.

 

 

Et là, j'ai senti le fardeau tomber. Pour une raison que j'essaye de déterminer depuis vendredi, je me suis sentie responsable des conséquences de la boîte de Pandore dans la vie de Romain. Alors que ce n'est pas mon problème (ça va mieux en le répétant).

 

J'ai retrouvé depuis un peu cette insignifiance envers Romain, cette insignifiance perdue lors du pélé en Bretagne. Cette insignifiance dont j'espère le retour depuis deux ans, depuis que j'ai découvert le merdier.

Cette insignifiance. Ca fait du bien.

 

Pour le moment, je cherche dans ma mémoire ce qui a déclenché le changement. Je sais que c'était le propos d'un rêve que j'ai fait le premier soir du pélé qui a changé mon attitude avec lui et le regard que j'avais sur lui le lendemain. Mais je n'arrive pas à retrouver ce qui a déclenché ce rêve. Pourtant il a dû se dire ou se passer quelque chose qui m'a fait soudain me sentir "responsable" et/ou "coupable".

Je ne suis pas inquiète, ça reviendra.

 

**********

 

Hier soir, je l'ai fait.

J'ai communié au corps du Christ à la veillée de Noël.

 

Pendant la nuit, j'ai fait une minie-insomnie, la plus petite insomnie de ma vie, 30 minutes (à peu près) à peine.

J'ai repensé à cette image qui s'est gravée en moi.

Celle de l'hostie tenue par la main de Romain. L'hostie que je regarde intensément. Cette petite hostie ronde et dorée.

Et floue, derrière, une forme indécise. Que je sais être Romain. Mais que je ne vois plus.

Car je ne veux voir que le corps du Christ. Et que réellement je ne vois plus que le corps du Christ.

C'est une des plus belles et intenses eucharisties que j'ai faites de ma vie.

 

Et en invoquant cette image, l'insomnie est partie.

Doucement.

 

Toute la journée j'ai porté au creux de moi cette douce sensation que les choses se remettent à leur place dans ma vie.

 

 

Aujourd'hui, un Sauveur nous est né.

Emmanuel, Dieu se lève parmi nous.

Le mystère annoncé s'accomplit.

Joyeux Noël.



25/12/2014
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