absolution

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Mon rendez-vous avec Soeur Pivoine

Vendredi à 15h30 (soit avec seulement une heure trente de retard) je suis entrée dans le bureau de Soeur Pivoine.

 

Et là j'ai tout posé.

Enfin pas tout évidemment (je me laisse six mois avant de me forcer à cracher le merdier). Mais une grosse partie quand même.

Quel soulagement de pouvoir raconter à quelqu'un DE NEUTRE tous les problèmes de cette paroisse. Et tout ce que je porte à bout de bras.

Ca a duré deux heures.

 

Soeur Pivoine a été parfaite.

On a discuté de la place de la femme dans l'Eglise. Elle en tant que consacrée, moi en tant que laïque. De qu'est-ce que c'est censé être un prêtre. De comment continuer à respirer sans changer de paroisse.

J'ai juste pu prendre la mesure de l'excellence de mon choix.

J'ai récupéré des gouttes de carburant pour continuer. Pour mieux prier.

On a discuté de Romain aussi. Qu'elle connaît sans plus mais assez pour comprendre de quoi je parle.

 

Evidemment j'étais assez vulnérable. J'ai beaucoup parlé à la chaise vide à côté de moi lorsque je lui racontais mes échanges avec Romain.

A un moment je me suis vue avec recul et j'ai réalisé que je me comportais comme si il était assis vraiment là sur cette chaise et que j'étais en train de lui parler.

Je me suis dit que si je finis en HP et qu'il me faut déterminer quand la folie a commencé à prendre le dessus sur la raison, ça sera à ce moment-là. Parce que c'était vraiment inconscient et délirant à la fois comme attitude.

 

Mais le moment le plus petitvocalien a été une des premières phrases de Soeur Pivoine.

Je lui ai expliqué que les relations avec Romain étaient compliquées car ma vision de l'autorité faisait que je ne me pensais pas la légitimité de discuter avec lui des orientations qu'il veut donner à la paroisse. Que pour moi il était "au-dessus".

 

- Ah mais pas du tout. Tu sais un prêtre c'est un homme avant tout. Il est à tes côtés (elle a mimé comme si son regard croisait celui de quelqu'un à côté d'elle) et il a besoin de ton avis.

 

Et là, évidemment la Petite Voix ricanait doucement.

Parce que ça décrit tellement bien la racine profonde du merdier AU SENS PROPRE d'abord. Et aussi LA où se situe le problème depuis le début.

Parce que pour moi jusqu'à présent, un prêtre c'était quelqu'un qui avait au moins l'âge d'être mon père, ou mon grand-père, et qui était une sorte de super-héros super puissant super sage.

Face à Romain le mollusque incompétent, évidemment rien de tout ça ne tient.

Et ça ne va pas s'arranger. Je veux dire avec les prochains nouveaux prêtres qui seront fatalement bientôt plus jeunes que moi vu que comme une grosse neuneu j'espère encore que ça s'arrange pour Romain.

 

Je me suis rendue compte que pendant ces 20 ans de formation au catéchisme, personne et rien ne m'a préparée à ma situation actuelle. Le jour où tu deviendras aussi âgée que les prêtres. Le jour où sur certains plans tu leur seras "supérieure". Et cerise sur le gâteau, et là où se situe donc le noeud du problème, une femme à proximité d'un célibataire.

Soeur Pivoine m'a rassurée, j'ai eu les bons réflexes. Dialoguer avec les prêtres, leur dire quand les choses ne vont pas et pourquoi, faire remonter auprès d'eux les problèmes qu'on me confie. Et dans le cas inverse, leur donner des conseils.

Et la réponse à la question que je me pose depuis juin : si après avoir parlé avec eux, je ne vois aucune amélioration, qui doit être mon prochain interlocuteur. J'attends la fin de l'année mais je sais un peu déjà qu'un jour je vais me retrouver dans le bureau d'un type important pour tout déballer et discuter de la trop grande familiarité de Romain avec certaines de ses paroissiennes. Car je suis la troisième sur la liste. Et que c'est déjà trop.

 

Enfin voilà avec Soeur Pivoine c'était bien.

C'est - comme je m'y attendais - un excellent complément à la psy.



06/10/2014
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