Les petits miracles d'un week-end de rêve
Samedi matin, après ma permanence à la Médiathèque, j'ai pris la route direction un petit bled paumé à 1H30 rejoindre nos copains du groupe de prière pour un week-end de retraite en couple.
Le suspense était à son comble car Romain ("conseiller spiritulol" dudit groupe) avait promis à ma copine (appelons-là Jeanne) qu'il viendrait mais personnellement connaissant son emploi du temps (soit un milliers de messe et une grosse réunion d'aumônerie) je ne voyais pas comment c'était possible.
Au final j'avais raison, il n'est pas venu du tout.
C'était donc bel et bien un week-end de rêve.
Déjà parce que j'ai passé du temps seule avec mon mari.
Ensuite parce qu'on a passé du temps avec les autres et qu'on s'entend tous bien et qu'on a tous bien rigolé et qu'on a tous évacué notre malaise à avoir Romain comme conseiller spiritulol (je crois qu'il a eu un peu beaucoup les oreilles qui sifflent).
Ensuite parce qu'il y avait un couple de gens qui étaient dans le même bus que moi pour les Jihemjis de Roma et que ça m'a mis la patate pour le week-end.
Puis y'a deux miracles.
Le samedi soir, on a fait adoration.
Avant ça un curé a fait une "méditation" sur le texte du sel de la terre et la lumière du monde (le texte des Jihemjis où qu'on s'est rencontrés avec Johm) complètement pourrie à base de "péché originel". Personnellement j'ai le même "à la maison" (c'est un peu le sujet obsessionnel de Romain) donc ça m'a bien gavé. Puis il a fait un topo sur l'oraison, qui était par contre super, en même temps c'était que des citations d'autres personnes, ceci doit expliquer cela.
Bien donc dans ce topo, il nous a été rappelé que l'oraison c'est faire silence en présence du Grand Patron.
Puis le curé nous a mis Djisus dans l'ostensoir et hop c'était parti.
Hop c'était tellement bien parti que je n'entendais que la Petite Voix qui radotait toute seule... et pas du tout Djisus.
Et puis il s'est passé un truc dans ma tête. Y'a eu un déclic et j'ai pensé mentalement "Djisus Djisus Djisus Djisus DJISUS non chut la Petite Voix tu te tais DJISUS DJISUS DJISUS" etc
Et ça a marché.
Au bout d'une bonne minute de "Djisus" en boucle, c'était le silence dans ma tête. Exit la Petite Voix. Je ne l'ai pas ré-entendue de la soirée.
C'était reposant, c'était merveilleux.
Et puis le lendemain, à la fin du week-end, la messe.
QUELLE MERVEILLE.
Je n'ai pas eu à regarder exclusivement mes pieds pendant l'homélie de peur que le ciel me tombe sur la tête par l'intermédiaire de ce que j'interprêterais comme un clin d'oeil malvenu ou un sourire trop appuyé, je ne me suis pas sentie mal à l'aise au moment de communier, j'ai pu prier avec Djisus très simplement.
COMME JE DEVRAIS POUVOIR LE FAIRE TOUS LES DIMANCHES EN FAIT.
C'était si reposant, c'était si merveilleux.
En rendant grâce pour ce moment, je me suis rendue compte d'à quel point je souffre intérieurement dans ma paroisse. D'à quel point je fais genre "lalala je suis résistante" mais en fait non ce n'est pas vrai, je souffre et je prie mal. D'à quel point la messe est devenue une lutte contre moi, contre Romain, contre l'énervement envers ces rites bidons et qui n'ont pas de sens pour moi que notre équipe de curés croit être obligatoires.
Sur le seuil de la chapelle, en retournant vers la voiture et vers ma vie quotidienne, j'ai repensé au conseil de "mon" médecin.
Changer de paroisse.
Ca m'a paru soudainement beaucoup moins absurde et impossible.
Je le médite, je le laisse infuser.
Mais finalement pourquoi pas ?
Je crois que Djisus et moi le méritons. Je crois que Djisus et moi en avons besoin.