absolution

Depuis samedi dernier, j'ai l'impression que mon cerveau s'est attaché tout seul dans un siège de montagne russe et zouuuu c'est parti.

On y va, on monte, c'est l'euphorie et puis soudain on se retrouve la tête à l'envers, on sait plus où on habite ni dans quel sens on va.

C'est un peu fatigant.

De toute façon je dors comme une masse depuis mardi. Le fait que j'ai un gros rhume n'aide pas. Certes.

J'ai vécu trois jours extrêmement denses avec "ma maladie", je commence à me remettre et à retrouver un peu de calme. Du coup forcément j'ai pas envie d'en parler. Tout en sachant que ça rend mes propos chez la psy extrêmement confus car en ne les relatant pas ici, je n'ai pas pris de recul.

Tout a commencé vendredi soir avec L'Amour et les forêts.

Je sais que le point de départ de cette semaine de fou est là.

Dans trois pages écrites avec la voix d'un pervers narcissique. Qui reproche violemment à sa femme d'avoir eu un amant sans savoir si c'est vrai (ça l'est mais il ne le sait pas). Après ces trois pages, j'ai eu besoin de poser le livre et d'aller marcher un peu. Pour respirer.

J'étais chez ma mère, en revenant m'asseoir, une discussion s'est déclenchée sur mes séances chez la psy. J'ai essayé de lui expliquer où j'en étais mais comme d'habitude elle n'a rien écouté du tout et m'a balancé ce qu'elle croit que je suis.

Pour la première fois de ma vie je lui ai parlé de Romain (je veux dire que j'ai prononcé son prénom en lui disant que c'était "le curé avec lequel je travaille", en trois ans, c'est la première fois que ça arrive, je ne lui parle JAMAIS de Romain, c'est beaucoup trop dangereux), de mon travail avec lui et surtout de cette fameuse histoire d'excommunication à cause des contraceptifs. Elle était évidemment très choquée. J'ai essayé de lui expliquer qu'être au contact de quelqu'un de tellement pourri ça me créait des insomnies. Je ne suis pas sûre d'avoir été assez claire mais j'étais quand même un peu contente d'avoir réussi à parler de Romain de manière presque neutre (je veux dire sans ouvrir la boîte de Pandore)(parce que j'ai dit que c'était un pourri, c'est pas spécialement "neutre").

J'ai très très très mal dormi. Ces trois pages m'ont vraiment énormément touchée, elles ont mis le doigt là où ça fait mal.

Tous les reproches que fait le pervers, en même temps qu'ils m'énervaient, je sentais bien qu'ils sont gravés en moi, au fond. Quand j'en ai parlé à la psy, elle m'a dit que je mimais comme si j'avais un poids sur mes épaules qui m'enfonce. Couplé à cette conversation avec la dame du diocèse, je suis de plus en plus consciente d'avoir un "poids" de principes dont j'ai hérité et/ou que j'ai intégré et qui m'empêche d'être "moi", c'est-à-dire la personne que j'ai envie d'être.

J'ai l'impression que ce blocage avec Romain vient de là. De la rencontre d'un désir inattendu et de toute cette sphère de fantasmes et autres injonctions morales qui me paralyse alors que pourtant dans mon coeur les choses sont très claires et simples.

Entre temps d'autres petites choses sont venus me frapper. Positivement et négativement.

- cette conversation d'1h30 où on a quand même parlé surtout de sexualité sans que je sois le moins du monde mal à l'aise (ça c'était chouette hein). Le fait qu'il ne m'a pas menti et qu'il avoué avoir tenu ses propos alors que concrètement en préparant cet entretien, je n'arrivai pas à imaginer qu'il avouerait.

- l'annonce du possible départ de Romain (PAILLETTES DANS LE COEUR).

- Romain qui vient manger chez nous pour une réunion de travail où j'étais très mal à l'aise (je pense que c'est le contre-coup de la conversation du samedi soir). ET POURTANT "ça s'est très bien passé" m'a dit Johm quand il est parti et il m'a étonné (en bien) dans les réponses qu'il a fait à nos questions par rapport au dilemne pascal (Wolfgang et sa plante verte se marient LE SAMEDI SAINT, genre le seul jour de l'année où on fait shabbat).

- le fait que j'ai un rhume et donc que mon cerveau ne réagit pas vraiment comme il devrait d'où un épisode assez désagréable de panique dans ma cuisine mardi nuit quand je me suis rendue compte qu'il y avait une possibilité que je sois en train de boire dans ce même verre où Romain avait bu quelques heures plus tôt. Quand à 3h du matin, tu bloques pendant 1 minute devant un verre où PEUT-ETRE un pauvre type dont au fond tu te fous complètement a posé les lèvres genre mille heures plus tôt et que tu DOIS aller chercher un verre propre dans ton placard car tous les poils de tes bras sont hérissés à l'idée que tes doigts sont en contact avec ce verre (que si ça se trouve c'est celui de ton mari ou le tien quoi), je crois que là ON PEUT DIRE qu'il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark et que tu es un peu folle dans ta tête.

- l'organisation donc d'un pélé à Thésée en février. Qui est bien parti pour être extrêmement compliqué pour moi puisque

1. Romain veut venir.

2. mais comme il ne pourra pas se libérer une semaine complète, "il profitera de nos allers-retours pour venir et repartir" = je vais me taper un aller-retour en VOITURE SEULE avec lui vu qu'au final c'est moi la seule à faire un aller-retour en voiture parmi tous les animateurs puisque moi non plus je ne pourrais pas me libérer une semaine complète. Nan mais tuez moi de suite qu'on en finisse.

3. vous ais-je dit que la Saint Valentin tombe cette semaine là ? (EVIDEMMENT) (je rappelle que l'année dernière j'ai eu une séance d'aumônerie le soir de la Saint Valentin)(heureusement Romain n'était pas là). Du coup j'ai embauché Johm parce que la Saint Valentin A THESEE avec lui et le Grand Patron ça serait super coolos. Et que de toute façon toute autre configuration est inconcevable.

4. l'interrogation sempiternelle : est-il possible que le Grand Patron pense que je peux survivre à 14h de voiture aller-retour et 3 jours (au moins) de proximité permanente 18h/24 avec un ratio de 1h30 de sommeil par nuit comme au dernier pélé ???

Allez, c'est promis, dans le prochain article, on parlera du Synode, de transexuels et d'avortement, ça nous changera un peu des histoires romanesques (sisi c'est promis).