Le potin de La Photographe...
... n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais.
Bien donc samedi il ne s'est RIEN passé entre mon frère et La Photographe. SNIFF.
Bon apparemment elle lui avait déjà mis un gros vent il y a un mois quand il lui a proposé d'aller boire un verre à Paris.
Le vendredi soir Johm m'a dit être étonné que nous n'ayons pas plus de choses à nous dire.
Sauf que le dimanche matin, on a papoté pendant deux heures en buvant du thé.
On a pas parlé de mon frère.
Mais j'ai compris insidieusement que de l'eau a passé sous les ponts (sniff) et que La Photographe voyait un psy depuis un an pour un truc n'ayant rien à voir avec mon frère mais ayant sûrement sauvé son couple.
(ce qui en fait donc la quatrième personne de mon entourage proche à voir un psy cette année)(sérieux je n'ai plus qu'une amie proche qui n'en voit pas et encore on a pas eu le temps de parler depuis plusieurs mois)
La Photographe m'a donc expliqué qu'elle souffrait d'un "trouble du déficit de l'attention". C'est un problème d'habitude lié à l'hyperactivité mais en fait ça peut être indépendant.
Ca m'a fait beaucoup de peine pour elle car ça a l'air vraiment difficile de vivre avec. Et ça a l'air d'être aussi très difficile de vivre avec elle du coup.
On en a parlé après que je lui parle des "problèmes" de l'Héritier à l'école et de ses difficultés de concentration. Elle m'a demandé si Julien pouvait avoir un "déficit d'attention" (c'est héréditaire). Quand elle m'a expliqué ce que c'était, ça a vraiment fait TILT.
TOUTES CES CHOSES QU'IL NE FAIT PAS QUAND POURTANT JE LES LUI AI DEMANDEES.
Les soirées à l'attendre au lit alors qu'il m'a dit qu'il arrivait dans 5 minutes.
Son addiction aux jeux vidéos.
Le fait qu'il oublie complètement où il a "rangé" les choses.
Le fait qu'il ne retient jamais rien, et surtout pas les prénoms des gens cinq minutes après les avoir entendues (oui parfois j'ai l'impression de vivre avec Dory).
Bref toutes ces choses qui m'agacent au quotidien, qui me rendent la vie avec lui vraiment difficile voire parfois insupportable.
Tous ces moments où j'ai envie de me frapper la tête contre les murs car ce n'est vraiment pas possible de vivre avec quelqu'un comme lui.
EN FAIT C'EST PEUT-ETRE UN HANDICAP PSYCHIQUE.
Je suis allée sur le site dont m'a parlé La Photographe. J'ai lu les questions diagnostiquant le trouble.
Je suis tombée de ma chaise.
Certains symptômes décrivent EXACTEMENT l'homme avec lequel je vis.
Je pense que ce qui m'a le plus touché c'est les questions sur ses antécédents familiaux. Dont l'alcoolisme et la dépression de sa mère.
J'ai fait faire le test à Johm qui me disait depuis dimanche "mais je vais très bien, je n'ai pas de problème d'attention". Ca l'a scotché aussi.
Bon au final, le trouble est assez faible pour lui. MAIS QUAND MEME.
Un vrai tournant s'est fait dans mon esprit. Ce n'est pas la peine que je m'énerve car il en fait il n'est pas capable de faire ces choses que je lui reproche de ne pas faire. C'est bien ce que je dis depuis le début : son cerveau fonctionne complètement différemment du mien. Ce n'est pas une question de sexe, de genre ou que sais-je. C'est un problème neurologique.
Autre chose m'a frappé. Rien à voir avec Johm. Tout à voir avec Romain.
Lors de notre fameuse conversation du mercredi matin au pélévétété, il m'a dit qu'il avait conscience de ne pas toujours faire ce qu'il fallait quand il le fallait mais "je me soigne" a-t-il ajouté.
Sur le moment je n'ai pas relevé. Je ne crois pas d'ailleurs qu'il ait voulu l'employer au sens propre. MAIS QUAND MEME, maintenant, ça me parle.
Surtout que ça nourrit ma thèse selon laquelle je développe du merdier au contact d'hommes souffrant de troubles psychiques complémentaires au mien.
Et ça me donne aussi des pistes pour l'année prochaine. Il y a des choses dont il n'est VRAIMENT pas capable, ce n'est pas seulement une façon de parler, ça ne sert à rien que je m'énerve contre lui ou que je le maudisse mille fois par jour.
Revenons enfin à Johm avec cet extrait du site qui m'a beaucoup touchée et donné un peu d'espoir.
Il est capable d’oublier d’une minute à l’autre une consigne que vous lui avez donnée. Il ne se souvient plus que votre sœur est enceinte ni du prénom du voisin. Perdu dans ses pensées, il est capable d’accompagner les enfants à l’école pendant les vacances scolaires et d’oublier votre anniversaire trois années de suite. Il vous raconte un film alors que vous l’avez vu avec lui quelques jours avant.
Il développe une énergie considérable dans des tâches futiles, mais ne range pas ses affaires, malgré votre insistance. Il remet toujours à plus tard les tâches conjugales pourtant simples et peu nombreuses que vous lui avez confiées.
Mesdames et messieurs, je vous présente mon mari.
Je ne vous suggère pas d’excuser passivement les comportements que vous ne supportez pas chez votre conjoint, mais de lui apporter de l’aide, si vous l’aimez encore… Vous pouvez l’accompagner vers des comportements plus acceptables en lui montrant que vous le comprenez. Ce qu’il craint le plus est le rejet et l’incompréhension qu’il vit depuis son enfance, depuis l’école. Il a été rejeté car il n’arrivait pas à faire ce qu’on attendait de lui, tandis que ce qu’il créait ou inventait n’intéressait que rarement les autres. Tout le monde le prenait pour un paresseux, pour un Gaston Lagaffe destiné à devenir garçon de courses.
Si vous comprenez ses difficultés, si vous acceptez l’idée qu’il ne s’agit pas d’un comportement volontaire ou d’un manque d’affection de sa part, vous pouvez lui apporter une aide considérable, et vous recevrez beaucoup en retour. Il est aussi absurde d’en vouloir à un zappeur de son inattention que d’en vouloir à un angoissé de ses peurs irrationnelles.
S’il prétend ne pas se souvenir de ce que vous lui avez dit il y a une heure, c’est que vraiment il ne s’en souvient pas, et que, oui, vraiment, il vous a écouté il y a une heure.
Notre vie, tous les jours, toutes les heures.
Plutôt que de lui reprocher cet oubli, incitez-le à trouver des outils pour résoudre les problèmes que ces oublis engendrent. Vous êtes en droit de lui reprocher de ne pas mettre en œuvre des moyens pour mieux se souvenir (notes sur un carnet, alertes sur son smartphone par exemple). Bref, il a le droit d’oublier, mais pas de considérer que ces oublis ou ces manques d’attention sont sans conséquences.
On est pas sortis de l'auberge mais on distingue un peu la sortie, c'est déjà ça.