absolution

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Je ne suis pas venu pour les bien-portants mais pour les malades

Au premier dimanche de l'Avent, dans ma prière après avoir communié, j'ai demandé au Grand Patron de veiller sur moi et surtout de me permettre de vivre une belle messe de Noël, sans trop de merdier.

 

Car c'est après la messe de Noël l'année dernière que j'ai commencé à avoir mes insomnies violentes et régulières.

Il faut dire que cette eucharistie a été pour moi très difficile. Je n'ai plus réussi à communier des mains de Romain après ça pendant 6 mois (je vous ai raconté un peu ce cheminement cette année). C'est cette difficile eucharistie de Noël qui m'a poussée à aller me confesser, à demander à Dieu l'absolution, à aller consulter ma psy, à décider de "guérir" (enfin d'arrêter de m'en vouloir d'avoir le cerveau que j'ai et d'apprendre à vivre avec).

 

Pourtant il ne s'est pas passé grand chose quand Romain m'a tendu l'hostie.

Mais il m'a souri et regardée dans les yeux, et je l'ai regardé lui et pas le Corps du Christ, et je me suis sentie troublée, et je me suis détestée pour ça, et en revenant à ma place, j'avais l'impression atroce d'avoir commis un péché au moment même où j'avais avalé l'hostie.

J'ai appris cette année que cette impression n'est pas juste et mon confesseur m'a bien expliqué qu'il n'y a pas de péché commis tant qu'il n'y a pas passage à l'acte. Je suppose que c'est un peu relatif (sûrement que si je posais la question à Romain, il me répondrait que c'est un horrible péché mortel ^^') mais au fond de moi je suis d'accord avec mon confesseur. J'ai ensuite refoulé cette impression parce que c'était la veillée de Noël en famille, et puis c'est revenu pendant la nuit pour m'empêcher de dormir. Et les jours suivants. 

 

Il y a quatre semaines, il y avait donc la perspective de cette eucharistie de Noël qui m'angoissait un peu.

 

Et puis.

Et puis j'ai suivi ce fameux calendrier de l'Avent sur la vie consacrée.

Et le Grand Patron est venu répondre à ma prière du premier dimanche de l'Avent.

A force de lire les écrits de ses saints, j'ai fini par comprendre un truc essentiel. 

Je n'arrive plus à retrouver le passage en question mais je suis sûre d'avoir lu que même si c'était incompréhensible, Dieu cherchait à nous rejoindre au coeur de notre humanité. Que nos faiblesses étaient ce qu'Il recherchait pour complètement nous comprendre, nous aimer, chacun de nous et toute l'humanité.

 

Dieu m'aime moi, dans ma faiblesse.

Mieux que ça, il a besoin de me rencontrer moi, dans ma faiblesse, dans ma tendance à, pour pouvoir comprendre et aimer le reste de l'humanité.

Si je veux qu'il puisse prendre mon fardeau, je dois le laisser me rencontrer, toucher ce qui me fait souffrir.

Ce n'est donc pas un péché de recevoir l'eucharistie dans cet état que je hais, ce n'est pas un péché car je ne recherche pas cet état, c'est au contraire permettre à Dieu de me connaître complètement et donc de pouvoir me guérir.

C'est me faire toute petite et humble devant Lui. C'est m'agenouiller et poser ma tête au pied de Sa croix. C'est m'offrir toute entière à Son amour.

 

J'ai quelques idées de gestes à faire pour empêcher le merdier de s'installer en moi à l'eucharistie cette année (comme me concentrer sur le Corps du Christ et oublier qui est en train de me le donner car cela n'a absolument aucune importance en fait).

Mais je sais que si j'échoue à faire abstraction du corps de Romain, si j'échoue, ce n'est pas grave, car Dieu sera là. Dieu sera là quand même. Ou peut-être même que Dieu sera là pour cette raison justement. Dieu viendra au coeur du merdier et il me consolera et me fortifiera. Amen.

 

 

Je ne suis pas venu pour les bien-portants mais pour les malades.

 

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J'aimerais TELLEMENT pouvoir publier ce que vous venez de lire sur mon blog public de prière. Mais c'est évidemment impossible en l'état actuel des choses.

Alors je le laisse ici, car, de toute façon, avoir accepté le risque du merdier c'est je pense un des moments importants de cette année d'absolution.

Et, si Dieu le veut, je pourrais en parler publiquement dans dix ans, dans vingt ans ou quand Romain sera mort.

 

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- Bon alors qui va à la messe à Noël ? demande samedi soir ma mère alors que nous faisons le point sur l'organisation familiale.

- Nous on y va, je réponds.

- A quelle heure est la messe chez toi ?

- A 18h avec une veillée à 17h30 où l'Héritier sera déguisé en ange qui chante Gloooooooooria.

- Oh c'est intéressant, c'est où ?

- A Rocher.

- Oh l'église où vous vous êtes fiancés ? J'ai vraiment envie de venir ! répond-elle en marquant "18h messe à Rocher" sur son planning.

 

PITIE GRAND PATRON, NON.

 

Bon je n'y crois pas vraiment, ça fait 5 ans qu'elle doit venir à la messe de Noël avec moi à 18h dans ma paroisse.

Elle ne l'a jamais fait car elle est toujours trop à la bourre sur son planning.

De toute façon elle préfère la messe du matin de Noël.

En plus je lui ai bien dit pour la dissuader que ça serait célébré par un de nos curés en soutane.

 

Ne me demande pas pourquoi je suis persuadée qu'elle devinera l'existence de la boîte de Pandore immédiatement en rencontrant Romain.

 

Par ailleurs quand j'ai dit à la nounou de l'Héritier qu'on irait le récupérer à 17h pour aller à la messe, elle m'a dit qu'elle essayerait de venir avec son fils.

 

Est-ce que le Pape aussi sera là pour l'eucharistie la plus difficile de ma vie ?



22/12/2014
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