absolution

Quand j'ai entamé mon "Sacré Mois" je me suis demandé ce que j'allais en retirer à la fin.

Le corps glorieux, OBLIGE.

Puis après la semaine dernière en Espagne que je voyais comme le dernier temps fort, j'ai juste fait une grosse crise de nerfs en revenant (comme je vous en ai parlé dans l'article précédent). Ca m'a quand même permis de me rendre compte que je refuse d'être un post-it et que c'était la première et la dernière fois.

Hier, c'était donc le Grand Rassemblement.

C'était super. Les jeunes ont adoré.

Pour une raison inexpliquée, nous ouvrions la procession. Nous = mon doyenné dont j'étais donc en l'absence totale de prêtres LA responsable.

Car nous étions un des seuls doyennés sans prêtre.

La honte un petit peu quand même mais la stricte vérité en ce qui concerne l'aumônerie.

Au début du rassemblement, mon coeur a bondi de joie et je suis partie en courant en laissant mes jeunes. Pierre, mon curé de coeur, venait de passer la porte. Ca faisait 2 mois et demi qu'on ne s'étaient pas vus, c'était BEAUCOUP trop.

Une fois dans la cathédrale, je me suis retrouvée les fesses par terre face à un de mes rrr préférés au monde entier.

Et là j'ai compris. Que c'était maintenant que se terminait le Sacré Mois. Que si j'ai fait tous ces voyages c'était pour me donner la force de porter cette aumônerie à la sueur de mon front, de porter ma croix (ma croix = travailler avec Romain) et d'amener mes jeunes jusque-là.

A la fin de la messe (où était les trois prêtres que je préfère dans le diocèse *paillettes dans le coeur*), le Père Perceval a pris la parole. Ce qu'il a dit était proprement inspirant et m'a beaucoup touchée.

Si des dizaines de personnes ne dorment pas depuis des mois c'est pour que vous, les jeunes, en vivant cette journée, deveniez des saints. Soyez-en dignes.

Et là j'ai fait un clin d'oeil spirituel au Grand Patron. Car JE L'AI FAIT. J'ai porté à bout de bras ce Grand Rassemblement, je Te les ai amenés. EMBRASE-LES maintenant.

J'ai ensuite décidé en mon for intérieur que puisque c'était les vacances, je ne retournerai pas au presbytère avant d'en avoir reçu la demande par Romain. J'ai BEAUCOUP trop fait la semaine dernière, il m'a épuisée et blessée, c'est à lui de rétablir le contact.

Je suis donc allée me coucher le coeur apaisé et rempli de joie. C'était merveilleux.

Et puis Johm est rentré un peu après moi (nous étions au même endroit mais pas affectés aux mêmes services) et m'a raconté deux, trois potins que lui avait confiés Pierre pendant le rassemblement. Dont quelque chose de très grave. "Quelqu'un" (que Pierre n'a pas voulu nommer) s'est très fortement opposé à l'ordination diaconale de Didier. Ce qui fait que Didier va probablement se désengager de l'aumônerie et de la paroisse. Il y est depuis au moins TRENTE ans et lui et sa femme font un travail excellent. C'est une catastrophe pour l'aumônerie et les jeunes.

J'EN AI UN PEU MARRE de ce doyenné où tu as beau te tuer à la tâche, les choses ne fonctionnent JAMAIS.

J'EN AI UN PEU MARRE de ce doyenné dont les responsables ne sont pas au service.

LA j'en ai un peu marre.

Mais c'est les vacances, alors je vais profiter de nos trois jours prévus avec Pierre pour l'Ascension *paillettes dans le coeur*. Je vais garder au coeur cette joie du travail accompli et l'idée que au moins un de mes 15 jeunes a forcément rencontré Jésus hier et deviendra un saint.

Car, in fine, c'est la seule chose qui compte.