absolution

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Hihihi, vous avez conscience que tant que vous n'êtes pas passée à l'acte, vous n'avez pas péché ?

Sans faire exprès, j'étais au Salon du Livre à midi. Les allées étaient dégagées, tout le monde était en train de manger.

Bon du coup il n'y avait que peu d'auteurs en train de dédicacer, j'avais raté Guillaume Long, mais quand à 14h30 il était impossible de circuler, j'ai compris qu'arriver à midi avait été une petite grâce.

Je suis donc partie rapidement après 14h30 car ça devenait vraiment trop relou.

TIME OF MY LIFE ce salon mais c'est pas le sujet. Mais je reviens l'année prochaine.

 

Comme je suis partie plus tôt que prévu sur mon planning, je suis arrivée à St Sulpice avec 3/4 d'heures d'avance.

Quand je suis descendue du métro j'étais Amélie Poulain marchant sur son pont. J'étais légère légère légère. CA Y EST j'allais sortir le merdier de moi et recevoir l'absolution.

 

Evidemment une fois sur ma petite chaise à côté du bureau en plexiglas qui sert pour les confessions, j'étais beaucoup beaucoup beaucoup plus lourde. Cela dit j'avais travaillé ma première phrase au moins un milliard de fois depuis deux mois alors je me suis dit qu'il me suffisait de me lancer, après de toute façon, c'était plus à moi de gérer.

 

Comme je m'en doutais un peu, vu que la dernière fois que je suis rentrée dans ce bureau c'était en avril 2009, ce n'était pas le même prêtre.

C'était un petit papi asiatique. A moitié sourd. Mais très souriant et qui ponctuait toutes ses phrases de "hihihi".

Ca donnait des dialogues un peu surréalistes.

"Hihihi, vraiment la tentation, c'est un combat difficile n'est-ce pas, hihihi".

 

Le papi asiatique a eu beaucoup de phrases qui m'ont fait du bien.

 

Vous savez, ça fait des générations et des générations que le problème se pose.

Je m'en doutais hein que je n'étais pas la première à combattre un tel merdier mais ça va mieux en le disant.

Mais ma fille, vous avez conscience que tant que vous n'êtes pas passée à l'acte, vous n'avez pas péché ?

 

Ah mais je croyais que ah bon ben d'accord si vous le dites. Mais quand même non même pas un petit peu ? Ah non pas du tout ? Ah bon ben excusez-moi de vous avoir dérangé alors.

Ce fut donc la révélation number one de cette confession.

Je n'ai pas besoin de l'absolution car EN FAIT je n'ai pas péché.

Officiellement je pourrais donc aller communier des mains de Romain. Sauf si ça me gêne trop (je rappelle que la dernière fois où je l'ai fait, je n'ai pas dormi pendant un mois) et dans ce cas là, ce n'est pas non plus un péché de ne pas le faire. Je peux "communier spirituellement" et ne toujours pas avoir besoin d'absolution.

PAILLETTES DANS LE COEUR.

 

Bon le papi n'avait pas tout compris au problème vu qu'il a conclu par "tant mieux s'il ne montre aucun signe d'amitié particulière envers vous" mais je n'avais pas la force d'ouvrir la porte de la Petite Voix et de devoir lui expliquer que je crois que le merdier est réciproque mais en même temps j'ai cette tendance à et du coup je ne suis sûre de rien (et puis je m'en fiche un peu en fait, c'est pas mon problème si c'est réciproque, moi je gère le merdier de mon côté, Romain n'a qu'à gérer du sien).

Il m'a aussi confortée dans mes choix.

Ne pas couper les ponts. Vous aimez le travail que vous faites ? Alors continuez.

Ne pas aller lui en parler. (enfin disons que si j'en ressentais le besoin, j'aurais "le droit" de le faire mais puisque je ne veux pas, je continue comme ça)

 

Il m'a suggéré des actions pratiques à faire quand la Petite Voix est trop reloue.

Evoquer le nom de Jésus.

Ce que j'avais fait spontanément lors de cette veillée d'adoration où effectivement la Petite Voix s'était tue.

 

Trouver un confesseur régulier.

Je le sens depuis une quinzaine de jours qu'il faut que je trouve quelqu'un "sur place" pour gérer les crises. C'est ma résolution pour après le Carême. J'ai la chance d'habiter à la frontière de trois départements donc au pire je ferais un peu de voiture pour aller raconter mon merdier dans un diocèse voisin.

 

Si vous chutez, car vous êtes humaine, surtout confessez-vous immédiatement.

Sérieusement Papi Curé, QUE DIEU M'EN PRESERVE.

 

Il m'a fait mourir de rire intérieurement en me disant que c'était "l'Adversaire" qui provoquait ces "sentiments" en moi (je ne crois pas du tout à "l'Adversaire" personnellement) et qu'il le faisait sûrement car notre travail à moi et Romain était trop efficace.

LOL.

 

Quand je nous ai décrit tous les deux, notre "rencontre", notre différence d'âge, il m'a souri en rigolant en me disant "cet Adversaire est vraiment astucieux hihihi" ... oui mon Père j'ai réalisé que je suis sa seule paroissienne trentenaire, si ça devait tomber sur quelqu'un, c'était forcément sur moi...

Après la petite fille naïve descendant de l'avion pour tomber toute cuite dans le bec du prédateur du coin, la jeune paroissienne un peu trop complice.

L'éternelle "proie parfaite".

 

Enfin il m'a donné le conseil le plus intéressant qu'on m'ait jamais donné (après donc "arrêtez de travailler pour l'Eglise" de son prédécesseur).

PRIER AVEC MON CORPS.

Que mon corps et mon esprit soient unis dans la prière, que mon être tout entier soit tourné vers le Grand Patron.

 

Ca fait une semaine, je suis toujours autant mystifiée en y pensant.

EVIDEMMENT QUE C'EST LA SOLUTION.

Mais pourquoi n'y ais-je jamais pensé avant ???

 

En montant dans le train pour rentrer chez moi dans mon merdier, en pensant à la matinée de mardi que j'allais passer en tête-à-tête avec Romain dans son bureau, en me garant mardi matin sur le parking de Vé, j'étais très calme.

Plus de tripes en vrac comme 24h plus tôt en l'ayant eu au téléphone.

 

J'ai fait ma pénitence depuis (un chapelet). Je me sens vraiment fortifiée. Réconfortée de l'intérieur.

 

Je suis allée à la messe hier. Ce n'est pas Romain qui officiait (j'ai donc pu communier paisiblement, maranatha).

J'ai appris subrepticement que ce n'est pas lui non plus qui célébrera la Veillée de Pâques chez nous (j'ai failli sauter de joie partout dans le bureau).

 

Par contre, j'ai aussi appris qu'à priori il sera prolongé pour trois ans en juin (nooooooooon).

Je vais devoir aller me confesser avec lui dans 3 semaines (une nouvelle super idée sur le papier pour l'aumônerie qui a mal tourné) et je n'ai pas la moindre idée de ce que je vais pouvoir lui dire (de toute façon je ne peux pas lui parler du merdier puisque ce n'est pas un péché *lalalala*).

 

Bref le combat continue.

Mais j'ai été confortée dans mes choix, je suis sur le bon chemin.

J'ai reçu une absolution. Je ne sais trop pourquoi mais elle m'a été donnée par le Grand Patron, alors je prends.

N'ayons pas peur, en avant.



31/03/2014
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