Ca prend du temps, ça prend beaucoup
A l'écoute du nouvel album de Damien Grain de Riz (acheté sur mon temps de travail - en fait personne ne sait si les jours où j'ai formation je suis censée revenir à la médiathèque pour faire la permanence), j'ai été un peu mystifiée.
Finalement, ce n'est pas si mystique que ça, c'est un peu évident.
MAIS QUAND MEME.
Il y a certaines chansons que j'aime beaucoup. Et d'autres moins. Voire pas du tout.
En fait toutes les chansons où il explique qu'il est désolé, qu'il ne voulait pas laisser tomber sa partenaire, qu'il n'est pas un si grand salaud.
CURIEUSEMENT ça ne me touche pas.
Je n'arrive pas à m'apitoyer sur "les salauds". Je dois manquer de charité chrétienne. Y'a aussi une petite Angry Witch en moi qui n'est pas encore morte.
La chanson qui m'a plus mystifiée, c'est celle-là.
It takes a lot to know a man.
OUAIS 9 minutes 30.
Je crois que je n'ai jamais écouté une chanson qui résume aussi bien mon analyse avec ma psy.
It takes a lot to give, to ask for help, to be yourself
To know and love what you live with
It takes a lot to breathe, to touch, to feel
The slow reveal of what another body needs
C'est là où je me dis qu'avec Damien Grain de Riz on doit avoir des petites tendances à et des petites fragilités qui font écho.
PARCE QUE QUAND MEME.
What are you so afraid to lose ?
What is you're thinking that will happen if you do ?
Puis alors le point mystifiant.
Dans le deuxième couplet. Y'a quatre mots. Quatre mots qui ont été choisis. Quatre mots qui ne peuvent pas être anodins mais qu'on récite dans le Credo ou qui sont placardés partout sur les murs des églises.
The father and the son.
The mother and the child.
Je sais que Damien Grain de Riz est irlandais. Donc qu'il a baigné dans cette culture chrétienne.
Mais je suis quand même mystifiée.
Et je trouve très belle cette analogie entre le psychisme humain et la Trinité, la Vierge Marie et son enfant (note qu'il aurait pu choisir "the mother and the daughter" sauf que du coup il n'y aurait plus la connotation religieuse - CQFD).
Cette semaine avec la psy, j'ai abordé "ces phrases que j'ai intégrées et qui m'empêchent d'être moi".
- On ne monte pas en voiture avec un inconnu.
- Il ne faudrait pas qu'on puisse me regarder dans la rue avec un petit sourire à cause de mes filles.
- L'amitié entre garçon et fille n'existe pas.
Sans que je sache si cela est lié ou non, à l'issue de la séance, elle m'a demandé si j'acceptais de m'allonger sur le divan la prochaine fois.
Comme d'habitude, j'ai un peur (what are you so afraid to lose ?) mais j'ai hâte.